Comment, au coeur de l'empire des Indes britanniques, à Bhopal, quatre générations de femmes musulmanes ont-elles réussi à tenir les rênes du pouvoir pendant plus d'un siècle ? L'un de leurs descendants, Shaharyar M. Khan, raconte ici l'incroyable histoire de ces quatre bégums qui, déjouant les préjugés, les intrigues de leurs cousins et les tentatives d'assassinat, régnèrent de plein droit dans l'un des plus grands Etats princiers musulmans.
Dignes héritières du noble Afghan qui avait fondé cet Etat en profitant du chaos de l'Empire des Grands Moghols, les deux premières bégums de Bhopal, Qudsia et sa fille Sikandar, rejetèrent le voile et prouvèrent à leurs rivaux qu'elles étaient capables de gouverner aussi bien que des hommes. Sikandar, qui chevauchait à la tête de ses armées pour impressionner ses ennemis, modernisa l'Etat, créa une assemblée législative et ouvrit des écoles pour filles. Tout cela ne l'empêchait pas d'aller chasser le tigre ou de jouer au polo contre les Anglais...Plus féminine, la bégum Shajehan mena d'abord joyeuse vie à la cour de Bhopal et se prit de passion pour la musique et la poésie. Puis, subjuguée par son second mari, elle lui laissa les affaires du pouvoir et reprit le voile, au grand dam de sa grand-mère.
Cette dynastie de femmes illustres s'achève avec la bégum Sultan Jahan. Elle se forgea une image de souveraine puissante et fit de Bhopal un havre de paix à une époque où les Britanniques s'efforçaient de diviser pour régner. Elle vint en Europe où elle suscita une immense curiosité, puis abdiqua en faveur de son fils en 1926, après avoir joué un rôle de pionnière en matière d'éducation et d'émancipation des femmes musulmanes.
Dignes héritières du noble Afghan qui avait fondé cet Etat en profitant du chaos de l'Empire des Grands Moghols, les deux premières bégums de Bhopal, Qudsia et sa fille Sikandar, rejetèrent le voile et prouvèrent à leurs rivaux qu'elles étaient capables de gouverner aussi bien que des hommes. Sikandar, qui chevauchait à la tête de ses armées pour impressionner ses ennemis, modernisa l'Etat, créa une assemblée législative et ouvrit des écoles pour filles. Tout cela ne l'empêchait pas d'aller chasser le tigre ou de jouer au polo contre les Anglais...Plus féminine, la bégum Shajehan mena d'abord joyeuse vie à la cour de Bhopal et se prit de passion pour la musique et la poésie. Puis, subjuguée par son second mari, elle lui laissa les affaires du pouvoir et reprit le voile, au grand dam de sa grand-mère.
Cette dynastie de femmes illustres s'achève avec la bégum Sultan Jahan. Elle se forgea une image de souveraine puissante et fit de Bhopal un havre de paix à une époque où les Britanniques s'efforçaient de diviser pour régner. Elle vint en Europe où elle suscita une immense curiosité, puis abdiqua en faveur de son fils en 1926, après avoir joué un rôle de pionnière en matière d'éducation et d'émancipation des femmes musulmanes.
Shaharyar M. Khan, descendant en ligne directe de la dynastie de Bhopal, a mené une longue carrière de diplomate. Il a été notamment ambassadeur du Pakistan en Grande-Bretagne, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Pakistan, représentant du secrétaire général des Nations Unies au Rwanda, puis ambassadeur du Pakistan en France.