Personnages ayant surgi comme par effraction à la présidence
de leur pays, perçus comme des « politiques » improbables,
Berlusconi, Trump et Macron ont été bien rapidement étiquetés
« populistes », « élitistes », « néo-libéraux ». Si ces trois figures,
pourtant en phase avec l’époque, restent incompréhensibles, c’est
qu’ils méritent que l’on formule d’autres hypothèses d’interprétation
du phénomène qu’ils représentent.
Berlusconi, Trump et Macron, antipolitiques en politique, sont des
figures pionnières de l’État-Entreprise. Cette institution double se
manifeste et apparaît aujourd’hui, tandis que l’État est plus affaibli
que jamais, et à sa suite la politique et le système de la représentation.
L’Entreprise, en premier lieu la grande Entreprise (big corporation),
triomphe. Elle est à l’apogée de sa puissance.
Ce livre met en perspective, sur la longue durée, la mutation profonde
du politique en Occident et donne à voir ce qui se joue à l’arrière-plan,
entre l’État (institution de la religion du politique) et l’Entreprise
(institution de la religion industrielle) : un lent processus de neutralisation
de l’État qui s’accélère depuis la fin du xxe siècle et semble
tendre à son démantèlement, au profit de l’Entreprise… À tout le
moins assistons-nous à un transfert d’hégémonie.
Le temps de l’État-Entreprise advient, temps de la mutation du pouvoir
et du rapport de force entre les deux institutions désormais hybridées.
Pierre Musso, philosophe de formation, docteur d’État en science
politique, est professeur des universités, conseiller à l’Institut d’Études
avancées de Nantes. Spécialiste de Saint-Simon, il a co-dirigé l’édition
critique des OEuvres complètes d’Henri Saint-Simon (PUF, 2013). Il est
l’auteur d’une trentaine d’ouvrages sur la philosophie des réseaux, la
politique et l’imaginaire industriel, dont le dernier paru est La Religion
industrielle (Fayard-IEA, 2017).
de leur pays, perçus comme des « politiques » improbables,
Berlusconi, Trump et Macron ont été bien rapidement étiquetés
« populistes », « élitistes », « néo-libéraux ». Si ces trois figures,
pourtant en phase avec l’époque, restent incompréhensibles, c’est
qu’ils méritent que l’on formule d’autres hypothèses d’interprétation
du phénomène qu’ils représentent.
Berlusconi, Trump et Macron, antipolitiques en politique, sont des
figures pionnières de l’État-Entreprise. Cette institution double se
manifeste et apparaît aujourd’hui, tandis que l’État est plus affaibli
que jamais, et à sa suite la politique et le système de la représentation.
L’Entreprise, en premier lieu la grande Entreprise (big corporation),
triomphe. Elle est à l’apogée de sa puissance.
Ce livre met en perspective, sur la longue durée, la mutation profonde
du politique en Occident et donne à voir ce qui se joue à l’arrière-plan,
entre l’État (institution de la religion du politique) et l’Entreprise
(institution de la religion industrielle) : un lent processus de neutralisation
de l’État qui s’accélère depuis la fin du xxe siècle et semble
tendre à son démantèlement, au profit de l’Entreprise… À tout le
moins assistons-nous à un transfert d’hégémonie.
Le temps de l’État-Entreprise advient, temps de la mutation du pouvoir
et du rapport de force entre les deux institutions désormais hybridées.
Pierre Musso, philosophe de formation, docteur d’État en science
politique, est professeur des universités, conseiller à l’Institut d’Études
avancées de Nantes. Spécialiste de Saint-Simon, il a co-dirigé l’édition
critique des OEuvres complètes d’Henri Saint-Simon (PUF, 2013). Il est
l’auteur d’une trentaine d’ouvrages sur la philosophie des réseaux, la
politique et l’imaginaire industriel, dont le dernier paru est La Religion
industrielle (Fayard-IEA, 2017).