Un ouragan emporte nos sociétés hyperconnectées et hypermédiatisées. Le vent a tourné, nous l’éprouvons tous fortement.
L’époque n’est plus tout à fait, ou seulement, à la manipulation et au formatage des esprits, comme encore au milieu des années 2000, quand régnait sur le discours médiatico-politique le storytelling.
L’explosion du Web, l’éclosion des premiers réseaux sociaux créaient l’environnement favorable à la production et à la diffusion d’histoires. Or, de même que l’inflation ruine la confiance dans la monnaie, l’inflation des stories a érodé la confiance dans les récits. Le triomphe de l’art de raconter des histoires, mis au service des acteurs politiques, aura entraîné, de manière fulgurante, le discrédit de la parole publique. Cette défiance est aujourd’hui revendiquée par les hommes politiques eux-mêmes.
Christian Salmon nous montre les logiques qui nous ont conduits à la confusion actuelle.
Dans le brouhaha des réseaux et la brutalisation des échanges, la story n’est plus la clé pour se distinguer. La conquête de l’attention, comme celle du pouvoir, passe désormais par l’affrontement, la rupture, la casse des « vérités ». Désormais, viralité et rivalité vont de pair, virulence et violence, clash et guerre des récits. Fini le storytelling ? Bienvenue dans l’ère du clash !
Christian Salmon est écrivain. En 2007 il publiait Storytelling : la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (La Découverte), lançant un mot qui entrerait dans le dictionnaire en 2018. Il est l’auteur de plusieurs essais littéraires. En 2017, il a publié un roman, Le Projet Blumkine.
L’époque n’est plus tout à fait, ou seulement, à la manipulation et au formatage des esprits, comme encore au milieu des années 2000, quand régnait sur le discours médiatico-politique le storytelling.
L’explosion du Web, l’éclosion des premiers réseaux sociaux créaient l’environnement favorable à la production et à la diffusion d’histoires. Or, de même que l’inflation ruine la confiance dans la monnaie, l’inflation des stories a érodé la confiance dans les récits. Le triomphe de l’art de raconter des histoires, mis au service des acteurs politiques, aura entraîné, de manière fulgurante, le discrédit de la parole publique. Cette défiance est aujourd’hui revendiquée par les hommes politiques eux-mêmes.
Christian Salmon nous montre les logiques qui nous ont conduits à la confusion actuelle.
Dans le brouhaha des réseaux et la brutalisation des échanges, la story n’est plus la clé pour se distinguer. La conquête de l’attention, comme celle du pouvoir, passe désormais par l’affrontement, la rupture, la casse des « vérités ». Désormais, viralité et rivalité vont de pair, virulence et violence, clash et guerre des récits. Fini le storytelling ? Bienvenue dans l’ère du clash !
Christian Salmon est écrivain. En 2007 il publiait Storytelling : la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (La Découverte), lançant un mot qui entrerait dans le dictionnaire en 2018. Il est l’auteur de plusieurs essais littéraires. En 2017, il a publié un roman, Le Projet Blumkine.