Catherine de Médicis et ses enfants (dont trois, François II, Charles IX et Henri III, furent rois de France) ont mauvaise réputation en raison du climat de passion et des conflits religieux dont la France est le théâtre sous leurs règnes (1559-1588). Janine Garrisson propose un autre portrait des derniers Valois et montre qu'au-delà des querelles familiales ils partagent une même vision du monde et une même conception de la souveraineté. Catherine de Médicis, baignée de culture néoplatonicienne, leur a transmis l'idée que le pouvoir consiste à faire régner l'harmonie, mais que celui qui touche au roi brise cette harmonie. C'est cette politique qu'ils vont tenter de mettre en oeuvre, alors que le royaume est divisé par les rivalités religieuses et féodales. C'est elle qui explique à la fois leurs innombrables tentatives pour faire régner la concorde, même s'ils n'hésitent pas à assassiner le prince de Condé ; c'est elle aussi qui explique la brillante cour qui réunit intellectuels, poètes, musiciens, et dont les spectacles rappellent leur volonté de conciliation et d'équilibre. Historienne réputée pour ses livres sur le XVI e siècle, Janine Garrisson est l'auteur, entre autres, d'une biographie de Marguerite de Valois (Fayard, 1994) et de L'Édit de Nantes (Fayard, 1998).