Le maire, doté par les lois de décentralisation de 1982 de pouvoirs étendus, est somme toute d'institution récente à l'aune de l'histoire. Encore son statut et ses compétences ont-ils longtemps hésité entre ceux d'un agent de l'Etat (n'a-t-il pas été nommé par l'exécutif jusqu'au début de la IIIe République et à nouveau sous Vichy?) et celui d'un élu investi par le suffrage universel. Près de deux siècles de l'histoire politique et sociale de la France s'expliquent et s'éclairent par la lente mais irrésistible ascension des maires au cours des XIXe et XXe siècles: c'est à travers eux et par eux que la démocratie, mal assurée au sommet, s'est enracinée et fortifiée dans un pays alors majoritairement rural. Illustrant d'exemples vivants et d'anecdotes exemplaires une évolution savamment décrite, l'essai d'André Chandernagor, riche aussi d'une expérience acquise sur le terrain, passionnera les élus eux-mêmes aussi bien que leurs administrés pour lesquels le maire représente l'autorité la plus proche et de loin la plus appréciée.
De 1953 à 1977, maire de Mortroux dans la Creuse, député pendant près d'un quart de siècle de ce département dont il a aussi présidé le conseil général, président du conseil régional du Limousin (1974-1981), ministre de 1981 à 1983, premier président de la Cour des comptes de 1983 à 1990, André Chandernagor joint à une longue carrière d'élu local et national une exceptionnelle pratique de la haute fonction publique.
De 1953 à 1977, maire de Mortroux dans la Creuse, député pendant près d'un quart de siècle de ce département dont il a aussi présidé le conseil général, président du conseil régional du Limousin (1974-1981), ministre de 1981 à 1983, premier président de la Cour des comptes de 1983 à 1990, André Chandernagor joint à une longue carrière d'élu local et national une exceptionnelle pratique de la haute fonction publique.