Les Occidentaux, ce sont les gouvernements - ceux de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne fédérale, de l'Italie - en harmonie ou en conflit avec les dirigeants américains. Ce sont aussi les entreprises et les partis communistes, les syndicats et les Églises. De Gaulle et Roosevelt, la défense de Berlin, la guerre américaine succédant en Indochine à la guerre française, l'Europe organisée comme alliée et comme rivale, le dollar secourable et le dollar égoïste ; les accords et les désaccords face à l'Union soviétique ou au Tiers Monde, mais aussi la contestation étudiante à Berkeley, à Berlin et à Nanterre : les Etats-Unis sont présents, comme acteurs ou comme image, dans la plupart des évolutions que vivent les Européens.
Montrer les permanences et les changements; tenir compte des situations nationales sans négliger les données politiques, stratégiques, économiques, psychologiques communes ; ne pas négliger l'accidentel, mais dégager les composantes de base de relations multiformes - le lecteur dira si l'auteur y est parvenu.
Comme il en a l'habitude, il a voulu aller à contre-courant, c'est-à-dire présenter au lecteur des éléments de réalité qui ne lui sont pas familiers et lui faire remettre en cause sa vision des choses. Comme le livre paraît simultanément en allemand à Munich, avant de paraître en américain à New York, il fallait en même temps montrer au lecteur français que son anti-américanisme néglige des éléments essentiels de la réalité, au lecteur américain que l'anti-américanisme français n'a certes pas seulement des fondements psychologiques, et au lecteur allemand que la situation particulière de son pays a réduit considérablement son esprit critique à l'égard des Etats-Unis. Cette exigence contradictoire a constitué pour l'auteur un défi stimulant.
Alfred Grosser est à la fois professeur d'université, journaliste et, selon la formule du jury du prix de la Paix qui lui a été remis à Francfort en 1975, " médiateur entre Français et Allemands, entre incroyants et croyants, entre Européens et hommes d'autres continents ".
Montrer les permanences et les changements; tenir compte des situations nationales sans négliger les données politiques, stratégiques, économiques, psychologiques communes ; ne pas négliger l'accidentel, mais dégager les composantes de base de relations multiformes - le lecteur dira si l'auteur y est parvenu.
Comme il en a l'habitude, il a voulu aller à contre-courant, c'est-à-dire présenter au lecteur des éléments de réalité qui ne lui sont pas familiers et lui faire remettre en cause sa vision des choses. Comme le livre paraît simultanément en allemand à Munich, avant de paraître en américain à New York, il fallait en même temps montrer au lecteur français que son anti-américanisme néglige des éléments essentiels de la réalité, au lecteur américain que l'anti-américanisme français n'a certes pas seulement des fondements psychologiques, et au lecteur allemand que la situation particulière de son pays a réduit considérablement son esprit critique à l'égard des Etats-Unis. Cette exigence contradictoire a constitué pour l'auteur un défi stimulant.
Alfred Grosser est à la fois professeur d'université, journaliste et, selon la formule du jury du prix de la Paix qui lui a été remis à Francfort en 1975, " médiateur entre Français et Allemands, entre incroyants et croyants, entre Européens et hommes d'autres continents ".