De la fin de la décennie 1810 aux lendemains de la Révolution de 1848, Anne Martin-Fugier nous propose un portrait de groupe où il est moins question de doctrine que de salons, de rencontres et d’amitiés. En replaçant les chefs de file du mouvement dans les lieux de l’aventure romantique, elle nous fait découvrir une foule de petits romantiques, des soldats de la bataille d’Hernani à la bohème de Mimi Pinson en passant par les Jeune-France chevelus et les ouvriers poètes des années 1840. Le Cénacle de Victor Hugo, les masures du Doyenné, l’histoire du Corsaire-Satan revivent sous nos yeux tandis que les itinéraires de Hugo, Delacroix, Berlioz ou George Sand se dessinent plus précisément, exemplaires dans leurs succès comme dans leurs échecs.
Le romantisme apparaît alors comme l’aventure d’une génération, celle de jeunes gens qui se jettent à corps perdu dans l’Art en espérant y trouver la gloire et la réussite matérielle. Mais cette dernière est rare, et nombreux sont ceux qui retournent à leur milieu d’origine ou meurent de faim et de froid dans les greniers d’une bohème qui n’est pas toujours gaie.