L’amour et l’intérêt ont été les deux forces à l’origine de l’individualisme moderne. Or l’amour tend vers le dépassement de soi, l’intérêt vers le calcul égoïste. Jean-Claude Kaufmann propose dans cet ouvrage une histoire du sentiment amoureux. Il y montre que l’amour, s’il a été la voie royale de la conquête de l’intériorité, n’est jamais parvenu à proposer un modèle politique ou collectif viable. C’est donc l’intérêt qui l’a emporté dans la régulation sociale, tandis que l’amour pouvait servir de refuge psychologique et de contrepoids. Aujourd’hui où le couple même fait l’objet de spéculations intéressées, où l’on mesure jusqu’aux élans du cœur et aux étreintes des corps, n’est-il pas temps de redécouvrir que la promesse de bonheur de l’amour nécessite une part d’inconnu : l’abandon à l’autre ?
Jean-Claude Kaufmann est sociologue de la vie quotidienne et de la construction des identités individuelles. Il a notamment publié dans la collection Pluriel L’Invention de soi, Quand Je est un autre, et Casseroles amour et crises.
Jean-Claude Kaufmann est sociologue de la vie quotidienne et de la construction des identités individuelles. Il a notamment publié dans la collection Pluriel L’Invention de soi, Quand Je est un autre, et Casseroles amour et crises.