" En 1933, j'avais vingt-cinq ans et je devais terminer mes études universitaires. Mais je ne me présentai même pas aux examens. Je vécus ces deux années dans l'enfer, un enfer à me rendre fou. J'obtins à force de supplications auprès de ma famille un sursis d'un an. Je trahis ma promesse une année de plus, et encore l'année suivante. Plongé dans une culpabilité mortifiante, le mépris de moi-même et la terreur, j'écrivais; je ciselais une série de nouvelles que j'appelai " testament ". Je pariais ma vie sur ces écrits. Trois, quatre... je plaçai soigneusement mes textes dans une grande enveloppe, sur laquelle je traçai à l'encre noire avec un pinceau Mes dernières années. "
Du Journal d'un carquois en galuchat, qui conte de manière envoûtante la métamorphose d'une jeune fille en poisson, à Feux follets dans un cimetière, où se nouent les instants brefs de plusieurs destinées, en passant par Souvenirs, fable autobiographique d'une enfance dans la campagne japonaise du début du siècle, les quinze récits de ce recueil publié en 1936 devaient constituer non pas le testament d'Osamu Dazai, mais le point de départ de son oeuvre romanesque.
Osamu Dazai (1909-1948) était issu d'une influente famille de riches propriétaires terriens du nord du Japon. Sa vocation d'écrivain naquit dès ses années de lycée. Très marqué, dans son adolescence, par le suicide de l'écrivain Akutagawa, il vint à Tôkyô pour ses études, mais en réalité fréquenta peu l'université, fraya un temps avec le mouvement communiste clandestin et se consacra à l'écriture. Sa vie de plaisirs fut également marquée par la morphine à laquelle il s'accoutuma à la suite d'une opération et par de nombreuses tentatives de suicide, dont la dernière lui fut fatale. Sont déjà parus en français, entre autres: Soleil couchant, la Déchéance d'un homme, Cent vues du mont Fuji.
Du Journal d'un carquois en galuchat, qui conte de manière envoûtante la métamorphose d'une jeune fille en poisson, à Feux follets dans un cimetière, où se nouent les instants brefs de plusieurs destinées, en passant par Souvenirs, fable autobiographique d'une enfance dans la campagne japonaise du début du siècle, les quinze récits de ce recueil publié en 1936 devaient constituer non pas le testament d'Osamu Dazai, mais le point de départ de son oeuvre romanesque.
Osamu Dazai (1909-1948) était issu d'une influente famille de riches propriétaires terriens du nord du Japon. Sa vocation d'écrivain naquit dès ses années de lycée. Très marqué, dans son adolescence, par le suicide de l'écrivain Akutagawa, il vint à Tôkyô pour ses études, mais en réalité fréquenta peu l'université, fraya un temps avec le mouvement communiste clandestin et se consacra à l'écriture. Sa vie de plaisirs fut également marquée par la morphine à laquelle il s'accoutuma à la suite d'une opération et par de nombreuses tentatives de suicide, dont la dernière lui fut fatale. Sont déjà parus en français, entre autres: Soleil couchant, la Déchéance d'un homme, Cent vues du mont Fuji.