Montezuma, le dernier souverain de l'empire aztèque, est certainement le personnage historique le plus fascinant de l'Amérique précolombienne. Monté sur le trône en 1502, il entreprend une série de réformes audacieuses pour bâtir un Etat structuré. Mais avant même que ses efforts ne portent tous leurs fruits, il doit affronter des envahisseurs venus d'un autre monde. Il mourra à temps _ tué ou suicidé _ pour ne pas assister à la destruction de Mexico et à la fin de la civilisation aztèque.
Comment son puissant empire a-t-il succombé devant une poignée d'Espagnols? Les historiens, influencés par la " vision des vaincus ", ont souvent incriminé ses terreurs superstitieuses et sa passivité, sans voir que les chroniqueurs indiens avaient systématiquement déformé les faits pour désigner Montezuma comme le grand responsable du cataclysme.
Il est certain que l'empereur crut reconnaître en Cortez le dieu Serpent à Plumes, dont les mythes annonçaient le retour pour mettre fin à l'ère aztèque. Il fut frappé aussi par d'inquiétantes similitudes entre les envahisseurs étrangers et les Aztèques à leurs débuts. Mais cela ne l'empêcha pas de résister et d'utiliser toutes sortes de pièges suggérés par les mythes pour détruire les intrus et sauver son empire. En vain. Fait prisonnier, il espérait encore sauvegarder l'essentiel en partageant le pouvoir avec Cortez et en collaborant avec les envahisseurs. Une série d'erreurs espagnoles mit très vite un terme à ses illusions.
Michel Graulich, un des meilleurs spécialistes des religions du Mexique ancien, est directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses) et professeur à l'université libre de Bruxelles.
Comment son puissant empire a-t-il succombé devant une poignée d'Espagnols? Les historiens, influencés par la " vision des vaincus ", ont souvent incriminé ses terreurs superstitieuses et sa passivité, sans voir que les chroniqueurs indiens avaient systématiquement déformé les faits pour désigner Montezuma comme le grand responsable du cataclysme.
Il est certain que l'empereur crut reconnaître en Cortez le dieu Serpent à Plumes, dont les mythes annonçaient le retour pour mettre fin à l'ère aztèque. Il fut frappé aussi par d'inquiétantes similitudes entre les envahisseurs étrangers et les Aztèques à leurs débuts. Mais cela ne l'empêcha pas de résister et d'utiliser toutes sortes de pièges suggérés par les mythes pour détruire les intrus et sauver son empire. En vain. Fait prisonnier, il espérait encore sauvegarder l'essentiel en partageant le pouvoir avec Cortez et en collaborant avec les envahisseurs. Une série d'erreurs espagnoles mit très vite un terme à ses illusions.
Michel Graulich, un des meilleurs spécialistes des religions du Mexique ancien, est directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses) et professeur à l'université libre de Bruxelles.