Les opéras de Mozart racontent tous la même histoire, se posent tous la même question : comment devient-on adulte ? Quel est le chemin à faire pour devenir un homme, une femme, et que faut-il abandonner pour cela ? Tous les jeunes couples mozartiens parcourent le chemin coutumier de l'apprentissage, celui qui conduit de la jeunesse à la maturité. Il faut connaître la saison juvénile des amours folles, du printemps des coeurs, se tromper, avant de se choisir pour de bon, d'entrer dans l'âge de raison, du mariage. Mais la route est longue, semée d'embûches ; pour marcher droit, on a besoin de guides. Les "pères", gardiens de l'ordre social, guideront les pas des apprentis, imposant les épreuves, intervenant à propos. Mais l'amour fait fi de la loi et il a plus d'un tour dans son sac. Les jeunes filles surtout sont indisciplinées et futées. Les garçons, maladroits, toujours à la traîne, un peu niais, mais si attendrissants ! Clopin-clopant, tout ce petit monde arrive au bout du parcours.
Cependant quelqu'un regimbe, ne marche pas droit, c'est le bouffon, le fol joyeux et grave, celui qui muse sur le chemin, mais le jeu est sérieux et les pitreries ont un sens. Elles disent la norme en la déniant, elles permettent aux autres d'accomplir les passages nécessaires. Le fol, lui, reste sur le chemin, dans le royaume des oiseaux, dans son monde d'éternel printemps. Papageno... et Mozart, tel qu'il apparaît dans son étonnante correspondance. Mozart l'éternel amoureux, le rebelle, l'éternel apprenti de la vie. Comment comprendre alors la "dissonance" entre une oeuvre pleinement accomple et un homme dont tous les biographes s'accordent à reconnaître l'ingénuité ?
Ce livre s'emploie à faire résonner et comprendre cette "dissonance". Mais, au-delà, c'est Mozart lui-même qui est le héros de ce livre : l'homme gai et douloreux qui écrit des lettres, de la musique, dans la marge de la société de son temps. Un génie ? Bien sûr. Mais un homme surtout, semblable à chacun d'entre nous, confronté aux énigmes de la vie, de l'amour, de la mort. L'opéra d'un vie. Anthropologue, docteur de l'EHESS, Annie Paradis conduit ses recherches en collaboration avec le Centre d'anthropologie de Toulouse, notamment sur les rapports entre le rite et la musique dans l'opéra du XVIIIe siècle et, en parallèle, dans les fêtes traditionnelles de l'Europe du Sud.
Cependant quelqu'un regimbe, ne marche pas droit, c'est le bouffon, le fol joyeux et grave, celui qui muse sur le chemin, mais le jeu est sérieux et les pitreries ont un sens. Elles disent la norme en la déniant, elles permettent aux autres d'accomplir les passages nécessaires. Le fol, lui, reste sur le chemin, dans le royaume des oiseaux, dans son monde d'éternel printemps. Papageno... et Mozart, tel qu'il apparaît dans son étonnante correspondance. Mozart l'éternel amoureux, le rebelle, l'éternel apprenti de la vie. Comment comprendre alors la "dissonance" entre une oeuvre pleinement accomple et un homme dont tous les biographes s'accordent à reconnaître l'ingénuité ?
Ce livre s'emploie à faire résonner et comprendre cette "dissonance". Mais, au-delà, c'est Mozart lui-même qui est le héros de ce livre : l'homme gai et douloreux qui écrit des lettres, de la musique, dans la marge de la société de son temps. Un génie ? Bien sûr. Mais un homme surtout, semblable à chacun d'entre nous, confronté aux énigmes de la vie, de l'amour, de la mort. L'opéra d'un vie. Anthropologue, docteur de l'EHESS, Annie Paradis conduit ses recherches en collaboration avec le Centre d'anthropologie de Toulouse, notamment sur les rapports entre le rite et la musique dans l'opéra du XVIIIe siècle et, en parallèle, dans les fêtes traditionnelles de l'Europe du Sud.