Originaire d'une famille d'artisans italiens, Muzio Clementi mourut à quatre-vingts ans dans l'aisance, en gentleman anglais. Contrairement à la plupart de ses compatriotes compositeurs, il se consacra essentiellement à la musique instrumentale.
L'Angleterre fut son lieu de résidence principal dès son adolescence, ce qui ne l'empêcha pas de voyager sur le continent à sept reprises, y rencontrant les plus grands : Mozart, à qui l'opposa un duel pianistique organisé à Vienne par Joseph II, et Beethoven. Compositeur et pianiste, éditeur de musique et facteur de pianos, artiste mais aussi commerçant, Clementi fut appelé de son vivant le « père du pianoforte ». S'il arrêta assez tôt de se produire en soliste en public, sa longue carrière servit de modèle aux innombrables pianistes virtuoses itinérants des premières décennies du XIXe siècle.
Certaines de ses pièces furent travaillées depuis deux siècles par tous les apprentis pianistes, mais ce n'est pas là que se limita son talent. Leur intérêt dépasse leur aspect didactique et concerne la musique à proprement parler : Clementi fut le principal créateur du style pianistique moderne, tant au plan technique que sonore, ce dont s'inspirèrent aussi bien ses élèves (John Field entre autres) que les compositeurs de la génération suivante, avec à leur tête Beethoven.
Par son ouvrage-somme consacré à Haydn, Marc Vignal est l'un des meilleurs spécialistes du classicisme viennois. Il est également l'auteur d'un Mahler, des Fils Bach et de Mozart et Haydn.