La guerre de 14-18, ce n’est pas que la figure du Poilu. Il y a un revers à la médaille de gloire et d’horreur : beaucoup d’hypocrisie, de lâcheté et de compromission, à l’arrière, loin du front. L’autre figure, par trop oubliée, est celle de l’Embusqué. Souvent même, l’Embusqué a le visage du harangueur qui exhorte à l’héroïsme patriotique, à la bravoure, au sacrifice, sans quitter son siège de député, son fauteuil de rond-de-cuir au ministère. Aurèle Patorni (1880-1955), libraire, poète, publiciste après la guerre pour de nombreux journaux pacifistes, relate dans ce livre corrosif et drôle, paru dès 1919 à Paris, le quotidien du « planqué ». Un compte rendu sur le vif, ironique et accusateur, de l’autre versant de la guerre.