Par une morose journée de janvier 2002, la jeune et belle anthropologue Yaël se dirige au volant de sa voiture vers l’université de Jérusalem. Elle s’arrête à un feu rouge, la radio diffuse l’Ode à la joie, et par la vitre arrière du bus arrêté devant elle, une petite fille de trois ans environ s’amuse à lui faire des signes de la main. Yaël a le temps de jouer avec elle quelques instants lorsque l’autobus explose. Si la jeune femme sort de sa voiture indemne physiquement, le traumatisme psychique qu’elle a subi bouleverse son existence. Obsédée par cette petite fille dont elle ne retrouve pas la trace parmi les victimes, elle part à sa recherche tout en essayant de se reconstruire. Quête qui l’oblige à remettre en question son passé, ses rapports avec ses parents, son mari, son petit garçon, ses amies et ses professeurs.
Avec une lucidité servie par le style généreux et foisonnant qu’on lui connaît, Shifra Horn propose ici une sorte de coupe en profondeur de l’Israël de la seconde Intifada. L’influence du conflit qui perdure, de la sensation de menace permanente sur la société et sur l’individu – jusqu’au plus intime de lui-même – y est dépeinte avec l’intelligence d’un auteur qui sait se servir de l’Histoire comme toile de fond de l’histoire individuelle.
Avec une lucidité servie par le style généreux et foisonnant qu’on lui connaît, Shifra Horn propose ici une sorte de coupe en profondeur de l’Israël de la seconde Intifada. L’influence du conflit qui perdure, de la sensation de menace permanente sur la société et sur l’individu – jusqu’au plus intime de lui-même – y est dépeinte avec l’intelligence d’un auteur qui sait se servir de l’Histoire comme toile de fond de l’histoire individuelle.