Ce deuxième tome commence à l’automne 1889 – alors que Jaurès vient d’être battu aux élections législatives comme candidat républicain dans la circonscription de Castres – et s’achève en janvier 1893 – date de son retour à la Chambre, élu député républicain socialiste de la circonscription de Carmaux. Cet entre-deux électoral est décisif dans la construction de la pensée politique de Jaurès et dans l’achèvement de son travail de recherche ; il soutient ses thèses (De la réalité du monde sensible, et Des premiers linéaments du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte et Hegel, publiées dans le tome 3) en 1892.
Dès juillet 1890, il est élu au conseil municipal de Toulouse et devient maire-adjoint à l’Instruction publique. Au cœur de la vie politique et sociale d’une ville populaire, Jaurès peut alors parfaire sa connaissance de la diversité sociale. Il continue par ailleurs à commenter toutes les grandes questions de politique intérieure et extérieure, économique, sociale et religieuse, dans les colonnes de La Dépêche de Toulouse, le quotidien de la démocratie du Midi. Ses analyses du christianisme social au moment du « Ralliement » des catholiques à la République et de l’encyclique sociale, Rerum novarum, du pape Léon XIII sont aussi originales que vigoureuses.
Pour la première fois est ici publié dans son intégralité le manuscrit qu’il rédige à l’été 1891, La Question sociale, l’injustice du capitalisme et la révolution religieuse, dont une partie seulement avait été retrouvée et publiée en 1959 par Michel Launay. Il constitue un apport fondamental à la connaissance de la pensée de Jaurès au moment où celui-ci passe d’un socialisme de cœur et de sentiment à un socialisme érigé en force politique distincte, en un mot, quand Jaurès devient pleinement Jaurès.
L’édition, la présentation et l’annotation de ce volume sont dues à Madeleine Rebérioux (1920-2005) et à Gilles Candar.
L’EDITION DES ŒUVRES DE JEAN JAURES EST PLACEE SOUS LA RESPONSABILITE DE LA SOCIETE D’ETUDES JAURESIENNES ( https://www.jaures.info ).