Olga Ivinskaïa a partagé les quatorze dernières années de la vie de Pasternak. C'est elle qui a servi de modèle pour le personnage de Lara, l'inoubliable héroïne du Docteur Jivago. Lorsqu'elle rencontre l'écrivain soviétique en 1946, à la revue Novy Mir, elle a trente-quatre ans et lui cinquante-six; il est marié à une autre femme, célèbre, mais condamné au silence par le jdanovisme. Ces quatorze années de vie commune seront pour Pasternak des années cruciales, tant sur le plan littéraire que sur le plan de sa vie privée, puisqu'elles englobent la rédaction du Docteur Jivago, les vexations dont Pasternak fait l'objet de la part de la bureaucratie soviétique (pressions allant jusqu'à l'arrestation et la déportation d'Olga Ivinskaïa), le dégel, la remise par Pasternak de son manuscrit à un émissaire de l'éditeur italien Feltrinelli, la parution en Occident du Docteur Jivago, l'affaire du Prix Nobel successivement accepté puis refusé par Pasternak (1958), enfin la mort de l'écrivain.
Les Mémoires d'Olga Ivinskaïa sont d'un intérêt considérable: d'une part, ils apportent des révélations sur la personnalité de Pasternak (ses hésitations sous l'influence de son entourage, ses coups de tête) et sur certains événements antérieurs à sa rencontre avec l'écrivain (la part prise par Pasternak dans l'affaire Mandelstam, son coup de téléphone historique avec Staline, ses rapports avec la poétesse Tsvetaïeva, etc.); d'autre part, ils constituent un témoignage essentiel sur la vie littéraire en U.R.S.S. pendant l'ère stalinienne et jusqu'en 1960, et offrent, grâce à un guide biographique placé en fin de volume, aux nombreuses lettres, conversations, citations qui émaillent le texte, un véritable survol de la littérature soviétique.
Mais, surtout, il y a tout le reste, le plus important peut-être: les réveils à la " petite datcha ", les manuscrits qu'Olga tapait pour Pasternak, les traductions faites en commun, les douze années passées par Olga, avant et après la mort de Pasternak, dans des camps de travail _ autant de joies, de luttes, d'épreuves partagées qui retracent l'histoire infiniment émouvante d'un amour.
Les Mémoires d'Olga Ivinskaïa sont d'un intérêt considérable: d'une part, ils apportent des révélations sur la personnalité de Pasternak (ses hésitations sous l'influence de son entourage, ses coups de tête) et sur certains événements antérieurs à sa rencontre avec l'écrivain (la part prise par Pasternak dans l'affaire Mandelstam, son coup de téléphone historique avec Staline, ses rapports avec la poétesse Tsvetaïeva, etc.); d'autre part, ils constituent un témoignage essentiel sur la vie littéraire en U.R.S.S. pendant l'ère stalinienne et jusqu'en 1960, et offrent, grâce à un guide biographique placé en fin de volume, aux nombreuses lettres, conversations, citations qui émaillent le texte, un véritable survol de la littérature soviétique.
Mais, surtout, il y a tout le reste, le plus important peut-être: les réveils à la " petite datcha ", les manuscrits qu'Olga tapait pour Pasternak, les traductions faites en commun, les douze années passées par Olga, avant et après la mort de Pasternak, dans des camps de travail _ autant de joies, de luttes, d'épreuves partagées qui retracent l'histoire infiniment émouvante d'un amour.