Pourquoi et comment devenait-on anarchiste à vingt ans vers 1890? L'itinéraire de Paul Delesalle est exemplaire. Jeune ouvrier en instruments de précision (c'est lui qui construira le Photo-chrono, le premier appareil de cinéma conçu par les frères Lumière), il retrouve auprès de ses compagnons d'enfance ou de travail le souvenir de la Commune et de la répression versaillaise dans lequel il a été élevé. Les Ravachol, les Auguste Vaillant, les Emile Henry pratiquent alors " la propagande par le fait ", autrement dit les attentats. Lui-même sera soupçonné en 1894 d'avoir déposé une bombe au célèbre restaurant Foyot.
Bientôt pourtant, il abandonne le terrorisme pour le syndicalisme révolutionnaire. Aux côtés d'hommes comme Fernand Pelloutier, il devient l'un des organisateurs des Bourses du Travail puis secrétaire adjoint de la C.G.T., et anime le fort courant libertaire qui subsistera longtemps dans la centrale.
Homme d'action mal à l'aise dans les appareils, c'est dans la " propagande " qu'il donne le meilleur de lui-même. Collaborateur du journaliste anarchiste Jean Grave, journaliste lui-même, auteur de brochures, puis libraire et même éditeur, il répandra inlassablement ses idées sans jamais consentir à la moindre concession; sa boutique du Quartier Latin (où se croisent les Pissarro, Sorel et bien d'autres) sera jusque dans les années 1930 un haut-lieu de l'histoire sociale.
D'un premier travail de Jean Maitron sur Delesalle, Lucien Febvre avait estimé que " cette biographie... nous transporte, loin des boues, dans un milieu d'hommes nobles, purs, désintéressés et ardents, qui a laissé ceux d'entre nous qui purent ou surent l'approcher un souvenir durable et annoblissant ". Ce double jugement sur la vie de Paul Delesalle et sur l'oeuvre de Jean Maitron est plus pertinent que jamais.
Jean Maitron est l'un des meilleurs historiens du mouvement ouvrier. On lui doit la publication du célèbre Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier, une thèse sur l'Histoire du Mouvement anarchiste en France et une étude sur Ravachol et les anarchistes.
Bientôt pourtant, il abandonne le terrorisme pour le syndicalisme révolutionnaire. Aux côtés d'hommes comme Fernand Pelloutier, il devient l'un des organisateurs des Bourses du Travail puis secrétaire adjoint de la C.G.T., et anime le fort courant libertaire qui subsistera longtemps dans la centrale.
Homme d'action mal à l'aise dans les appareils, c'est dans la " propagande " qu'il donne le meilleur de lui-même. Collaborateur du journaliste anarchiste Jean Grave, journaliste lui-même, auteur de brochures, puis libraire et même éditeur, il répandra inlassablement ses idées sans jamais consentir à la moindre concession; sa boutique du Quartier Latin (où se croisent les Pissarro, Sorel et bien d'autres) sera jusque dans les années 1930 un haut-lieu de l'histoire sociale.
D'un premier travail de Jean Maitron sur Delesalle, Lucien Febvre avait estimé que " cette biographie... nous transporte, loin des boues, dans un milieu d'hommes nobles, purs, désintéressés et ardents, qui a laissé ceux d'entre nous qui purent ou surent l'approcher un souvenir durable et annoblissant ". Ce double jugement sur la vie de Paul Delesalle et sur l'oeuvre de Jean Maitron est plus pertinent que jamais.
Jean Maitron est l'un des meilleurs historiens du mouvement ouvrier. On lui doit la publication du célèbre Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier, une thèse sur l'Histoire du Mouvement anarchiste en France et une étude sur Ravachol et les anarchistes.