L’article 20 de la constitution de 1793, qui stipule que le peuple français « donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté » marque le point de départ de la conception moderne du droit d’asile. Mais l’auteur montre comment sa mise en œuvre a été le résultat d’un compromis entre les porte-parole d’une définition abstraite, universelle et les tenants d’une limitation de la générosité publique, d’un repli sur l’identité nationale. Ce livre éclaire ainsi les sources des contradictions actuelles. Aujourd’hui, les demandeurs d’asile n’ont jamais été aussi nombreux. Venus pour la grande majorité des pays pauvres, ils doivent produire des preuves des persécutions qu’ils ont subies le plus souvent impossibles à fournir. Peut-on alors invoquer les droits de l’homme pour poursuivre une politique fondée sur l’hypocrisie d’État sans aggraver encore le discrédit dont souffrent les idéaux démocratiques ?