Sporadiquement, le terrorisme surgit de l'ombre, sous les feux de l'actualité. Il occupe la " une " des médias comme il frappe ses victimes: en flambée. L'effroi qu'il cause est directement proportionnel à notre ignorance de ses acteurs.
Aussi la littérature foisonne-t-elle, multipliant à l'envi les explications. Le terrorisme serait une menace irrationnelle attaquant les valeurs et le tissu de nos sociétés, quand il n'est pas le produit de manipulations orchestrées depuis un lointain centre de pouvoir, ou encore le reflet de la crise ou du désordre affectant un pays. Tout ou presque a été dit et écrit. Pour autant connaît-on le terrorisme?
Le premier, Michel Wieviorka étudie les acteurs terroristes, leurs dérives politiques et intellectuelles, le rapport qu'ils entretiennent avec la réalité. Car le passage au terrorisme est d'abord un processus dont les terroristes ont l'initiative.
Le recours organisé à une violence illimitée, sans retour en arrière, n'est pas la dernière ressource ou l'expression désespérée d'un mouvement faible _ social, communautaire, ethnique _ mais la substitution ultime d'acteurs isolés à un mouvement devenu fictif.
Sentier Lumineux péruvien, Brigades Rouges, ASALA, ETA, groupes d'Abou Nidal ou de Waddi Haddad...: la violence, quand elle se déconnecte de l'expérience vécue de ceux qu'elle dit représenter, devient une logique d'action. Ainsi naît le terrorisme.
Michel Wieviorka est maître de conférences à l'université de Paris-Dauphine et directeur adjoint du Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques de l'EHESS.
Aussi la littérature foisonne-t-elle, multipliant à l'envi les explications. Le terrorisme serait une menace irrationnelle attaquant les valeurs et le tissu de nos sociétés, quand il n'est pas le produit de manipulations orchestrées depuis un lointain centre de pouvoir, ou encore le reflet de la crise ou du désordre affectant un pays. Tout ou presque a été dit et écrit. Pour autant connaît-on le terrorisme?
Le premier, Michel Wieviorka étudie les acteurs terroristes, leurs dérives politiques et intellectuelles, le rapport qu'ils entretiennent avec la réalité. Car le passage au terrorisme est d'abord un processus dont les terroristes ont l'initiative.
Le recours organisé à une violence illimitée, sans retour en arrière, n'est pas la dernière ressource ou l'expression désespérée d'un mouvement faible _ social, communautaire, ethnique _ mais la substitution ultime d'acteurs isolés à un mouvement devenu fictif.
Sentier Lumineux péruvien, Brigades Rouges, ASALA, ETA, groupes d'Abou Nidal ou de Waddi Haddad...: la violence, quand elle se déconnecte de l'expérience vécue de ceux qu'elle dit représenter, devient une logique d'action. Ainsi naît le terrorisme.
Michel Wieviorka est maître de conférences à l'université de Paris-Dauphine et directeur adjoint du Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques de l'EHESS.