La Grèce antique a été la mère de la philosophie, de la tragédie et de la poésie. Or, à côté des textes classiques, des documents secrets font surgir des pratiques obscures, des opérations occultes s'effectuant souvent dans les cimetières. Cette planète du mal a longtemps été ignorée pour ne pas ternir l'image de l'humanisme du monde antique...
Comment la " libre-parole " dont les Grecs étaient si fiers a-t-elle pu coexister avec ces malédictions qu'on confiait subrepticement à des tablettes de plomb et que les morts vengeurs allaient porter aux divinités infernales? Comment la Grèce des bons sentiments a-t-elle pu engendrer ces invectives, ces menaces, ces haines recuites? Quel était le ressort psychologique qui déclenchait ces explosions de violence?
A déchiffrer ces tablettes de plomb, à examiner ces figures énigmatiques qui rendaient efficaces les amulettes, à lire ces papyrus donnant la recette des " charmes " d'amour ou de haine, on découvre une Grèce de cris et de fureurs. Depuis Homère jusqu'à l'antiquité tardive, toute une littérature du " mauvais oeil " démonte le mécanisme et les machinations de l'Envie. Le Grec " bel et bon " pouvait aussi être laid et méchant. La sorcellerie n'était pas l'apanage de spécialistes, mais le recours ordinaire des meurtris, des marginaux, des misérables qui parfois devenaient meurtriers.
L'utilisation de l'écriture pour exprimer ces opérations interdites et l'appel aux morts pour qu'ils aident les vivants dans ces entreprises surprennent d'autant plus que la Grèce antique a donné à l'humanité la plus belle des littératures et les plus grandes leçons. La Grèce de l'ombre est la face cachée de la Grèce qu'on connaît, celle du soleil, du savoir et de la sagesse.
André Bernand, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé des lettres, est professeur de littérature, épigraphie et civilisation grecque à l'université de Lille III. Outre un livre sur Alexandrie et un autre sur le théâtre antique, il a consacré douze volumes à l'étude des inscriptions grecques d'Egypte, dont il poursuit le corpus.
Comment la " libre-parole " dont les Grecs étaient si fiers a-t-elle pu coexister avec ces malédictions qu'on confiait subrepticement à des tablettes de plomb et que les morts vengeurs allaient porter aux divinités infernales? Comment la Grèce des bons sentiments a-t-elle pu engendrer ces invectives, ces menaces, ces haines recuites? Quel était le ressort psychologique qui déclenchait ces explosions de violence?
A déchiffrer ces tablettes de plomb, à examiner ces figures énigmatiques qui rendaient efficaces les amulettes, à lire ces papyrus donnant la recette des " charmes " d'amour ou de haine, on découvre une Grèce de cris et de fureurs. Depuis Homère jusqu'à l'antiquité tardive, toute une littérature du " mauvais oeil " démonte le mécanisme et les machinations de l'Envie. Le Grec " bel et bon " pouvait aussi être laid et méchant. La sorcellerie n'était pas l'apanage de spécialistes, mais le recours ordinaire des meurtris, des marginaux, des misérables qui parfois devenaient meurtriers.
L'utilisation de l'écriture pour exprimer ces opérations interdites et l'appel aux morts pour qu'ils aident les vivants dans ces entreprises surprennent d'autant plus que la Grèce antique a donné à l'humanité la plus belle des littératures et les plus grandes leçons. La Grèce de l'ombre est la face cachée de la Grèce qu'on connaît, celle du soleil, du savoir et de la sagesse.
André Bernand, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé des lettres, est professeur de littérature, épigraphie et civilisation grecque à l'université de Lille III. Outre un livre sur Alexandrie et un autre sur le théâtre antique, il a consacré douze volumes à l'étude des inscriptions grecques d'Egypte, dont il poursuit le corpus.