Terre de conquêtes, la forêt vosgienne connaît entre les XVe et XIXe siècles les assauts d?un peuple de pionniers composé d?acteurs aussi emblématiques que les bûcherons et les schlitteurs. En rupture avec la prétendue médiocrité montagnarde, les Vosges témoignent de remarquables capacités d?adaptation fondées sur l?utilisation d?une richesse locale abondante : la sapinière. Transformée sur place, la matière première ligneuse devient rapidement un produit d?exportation prisé des foyers économiques rhénan et mosellan. L?introduction puis la généralisation de la pomme de terre au détriment de l?arbre permet aux Vosgiens, en dépit de la pression démographique du XVIIIe siècle, d?échapper à l?émigration, exutoire traditionnel de bien d?autres milieux montagnards.
Avec l?émergence des Etats modernes, la « Ligne bleue » suscite de nouveaux enjeux engendrés par la lutte entre Habsbourg et Bourbon. Aux ambitions économiques liées aux filons métallifères s?ajoutent désormais les visées navales de la monarchie française qui promeut le sapin au rang de matériau stratégique. C?est ainsi qu?à la soldatesque des années 1600 succède le temps de la centralisation pour des communautés très attachées à leurs libertés. Confrontés à une politique orientée désormais vers le marché, Alsaciens, Lorrains et Comtois n?ont de cesse de défendre leurs usages, une lutte inégale qui débouche après 1750 sur un climat de délinquance et de violence généralisées. La nouvelle de la prise de la Bastille dans les vallées donne alors le signal de la révolte contre l?Ancien Régime seigneurial et royal.
Avec l?émergence des Etats modernes, la « Ligne bleue » suscite de nouveaux enjeux engendrés par la lutte entre Habsbourg et Bourbon. Aux ambitions économiques liées aux filons métallifères s?ajoutent désormais les visées navales de la monarchie française qui promeut le sapin au rang de matériau stratégique. C?est ainsi qu?à la soldatesque des années 1600 succède le temps de la centralisation pour des communautés très attachées à leurs libertés. Confrontés à une politique orientée désormais vers le marché, Alsaciens, Lorrains et Comtois n?ont de cesse de défendre leurs usages, une lutte inégale qui débouche après 1750 sur un climat de délinquance et de violence généralisées. La nouvelle de la prise de la Bastille dans les vallées donne alors le signal de la révolte contre l?Ancien Régime seigneurial et royal.