Fuyant un père despotique, Florent, jeune chirurgien interne des hôpitaux de Paris, choisit de faire son service militaire en Algérie au plus fort des combats de 1957.
Là-bas, contre toute attente, il se sent renaître. Il se laisse prendre par l'enchantement trompeur de ce pays, découvrant la douceur de vivre orientale, mais aussi la passion pour une femme à la beauté sensuelle et secrète.
Pourtant la violence est bien là, tapie, imprévisible. Dans une Alger soudain rougie par le sang, Florent doit faire son métier sans esprit partisan, soigner les appelés tombés en opérations, comme les fellagha ou les paisibles paysans des douars. Bouleversé, impuissant, il voit des hommes se déchirer pour une terre qui les a vu naître, et il refuse de choisir un camp.
Que dire à ceux qui appellent au massacre des rebelles ? A ceux qu'aveugle la haine des Européens ?
Convaincu de l'absurdité d'une guerre où l'on meurt pour trois couleurs perdues d'avance, c'est un Florent désabusé qui repasse la Méditerranée ; mais aussi un fils délivré de la tyrannie paternelle, un médecin résolu. Et le 1er juillet 1962, jour de l'Indépendance de l'Algérie, libre et enfin devenu lui-même, il reconnaît, au milieu du flot des rapatriés, celle qu'il croyait aimer d'un amour impossible.
L'auteur avait vingt-cinq ans en 1957, quand il fut nommé chef d'antenne chirurgicale en Algérie. Ce Toubib, c'est un peu lui. Emotion, pudeur, force d'évocation, il n'en fallait pas moins pour toucher au plus près la vérité d'une page d'histoire encore indécise, entre le souvenir et la plaie.
Gilbert Schlogel a publié dix romans
chez Fayard, notamment Les Princes du sang
et Victoire ou la douleur des femmes -
dont l'adaptation audiovisuelle a connu
un très grand succès - ; il a obtenu le prix
du Quai des Orfèvres pour Rage de flic (1996).