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Un pouvoir implacable et doux : La Tech ou l'efficacité pour seule valeur

Philippe Delmas

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Acheter20,00 €Version numérique13,99 €
Ce livre veut répondre à une question simple  : la révolution industrielle nous a apporté la richesse et la démocratie. Que nous apporte la révolution numérique  ? Pas autant de bienfaits que les créateurs numériques nous l’annoncent, puisque en dehors des formidables avancées de communication et d’industrialisation mondialisée qu’elle permet, elle est aussi un   vecteur d’inégalités qui n’ont jusqu’à présent jamais vraiment été révélées. Il lui faut à tout prix élaborer une vision du futur.
L’année 1969 fut l’apogée de la Révolution industrielle qui a permis
à l’homme de marcher sur la Lune sans électronique, et l’an I
de la Révolution numérique avec l’apparition des premières puces.
Un siècle de Révolution industrielle nous a apporté la prospérité
et la démocratie, que nous apporte ce demi-siècle de Révolution
numérique ?
Grâce à ses technologies - la Tech -, nos objets quotidiens sont
devenus magiques : les smartphones nous donnent accès à tout et
à tous, et Internet est un moyen d’échange sans limites, promesse
d’une démocratie achevée.
Tout cela est un trompe l’oeil. La Révolution industrielle a enrichi
toute la population de nos pays et entamé le développement des
autres. La Tech crée une économie radicalement inégalitaire pour les
personnes, les entreprises et les États. Elle mine nos classes moyennes
dont les revenus du travail stagnent depuis quinze ans et, de son fait,
les chances des pays pauvres de ne plus l’être ont baissé de moitié.
Passer d'une situation où les vainqueurs s’enrichissent plus que les
autres à un monde où les autres ne s’enrichissent plus du tout est un
changement de nature, pas de degré. La vraie menace de la Tech
n’est pas économique mais politique.
Sa puissance inégalitaire met fin au pacte moral de la Révolution
industrielle qui promettait l’amélioration de la vie pour tous. Dans
le monde entier, le sujet n’est plus la démocratie mais l’efficacité
des gouvernants, devenue le seul critère de jugement des citoyens.
Sa puissance technique est pour les États une tentation de contrôle
irrésistible. Les dirigeants y cèdent dans un développement sans fin
de la surveillance de nos vies. Pour notre bien.
La Tech serait-elle le despote « puissant et doux » par lequel
Tocqueville voyait disparaître la démocratie ?