Au lendemain du XXe siècle, alors que tant d'idoles sont tombées, que l'on a renversé toutes les statues, une figure singulière vibre encore, palpitante : celle de Rosa Luxemburg, authentique héroïne du roman vrai qui, au début de notre siècle, fit battre les coeurs à l'unisson d'un même espoir. L'Histoire, hier, l'assassina. Aujourd'hui, elle lui donne raison. Seule parmi les grandes figures du socialisme, cette théoricienne profonde - auteur notamment de L'Accumulation du Capital (1913) -, cette fine politique, cette économiste austère fut aussi une analyste visionnaire : militante de l'aile gauche de la social-démocratie allemande, emprisonnée en 1914 à la suite d'une campagne pacifiste, fondatrice avec Karl Liebknecht du groupe " Spartakus ", elle dénonce les nationalismes et condamne dès 1918 le mariage contre nature entre socialisme et terreur, cette terrible glaciation communiste qui allait provoquer l'échec d'un idéal auquel elle refusait de renoncer.
Car Rosa Luxemburg ne pouvait, ne voulait renoncer à rien. Dans un univers lourdement masculin, elle agit et s'impose ; handicapée par la maladie qui l'a rendue boiteuse, elle est cependant, sa vie durant, une femme aimée, courtisée ; antimilitariste convaincue et farouchement internationaliste, cette Juive polonaise devenue allemande se désigne en 1914 à la vindicte de tous les conformistes.
Rebelle, Rosa semble portée par un mysticisme laïc qui la pousse à s'offrir, victime qui témoigne et dont la voix ne s'éteindra pas. Elle le paiera de sa vie et, le 15 janvier 1919, lors de la révolution spartakiste à Berlin, elle sera arrêtée et tombera sous les balles d'officiers qui, plus tard, deviendront des nazis.
Ce jour-là, un jeune poète de vingt et un ans, Bertolt Brecht, écrivit :
Rosa-la-Rouge aussi a disparu
Le lieu où repose son corps est inconnu
Elle avait dit aux pauvres la vérité
Et pour cela les riches l'ont exécutée.
Max Gallo a publié notamment des biographies de Robespierre, Jules Vallès, Garibaldi, et de nombreux romans dont, chez Fayard, les dix volumes de La Machinerie humaine. Il est par ailleurs l'auteur de deux grandes séries romanesques consacrées à Napoléon et à De Gaulle ; en 2001 en paraîtra une autre chez Fayard, consacrée à la Résistance.
Car Rosa Luxemburg ne pouvait, ne voulait renoncer à rien. Dans un univers lourdement masculin, elle agit et s'impose ; handicapée par la maladie qui l'a rendue boiteuse, elle est cependant, sa vie durant, une femme aimée, courtisée ; antimilitariste convaincue et farouchement internationaliste, cette Juive polonaise devenue allemande se désigne en 1914 à la vindicte de tous les conformistes.
Rebelle, Rosa semble portée par un mysticisme laïc qui la pousse à s'offrir, victime qui témoigne et dont la voix ne s'éteindra pas. Elle le paiera de sa vie et, le 15 janvier 1919, lors de la révolution spartakiste à Berlin, elle sera arrêtée et tombera sous les balles d'officiers qui, plus tard, deviendront des nazis.
Ce jour-là, un jeune poète de vingt et un ans, Bertolt Brecht, écrivit :
Rosa-la-Rouge aussi a disparu
Le lieu où repose son corps est inconnu
Elle avait dit aux pauvres la vérité
Et pour cela les riches l'ont exécutée.
Max Gallo a publié notamment des biographies de Robespierre, Jules Vallès, Garibaldi, et de nombreux romans dont, chez Fayard, les dix volumes de La Machinerie humaine. Il est par ailleurs l'auteur de deux grandes séries romanesques consacrées à Napoléon et à De Gaulle ; en 2001 en paraîtra une autre chez Fayard, consacrée à la Résistance.