Ce qui s’est joué en France autour de l’affaire du
Sofitel de New York, c’est moins la vérité des accusations
contre un homme promis à la magistrature suprême que
le procès de l’impunité du viol dans notre pays. Pourtant,
depuis le début des années 1980, la France est, avec
les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’État démocratique
qui réprime le plus sévèrement et le plus efficacement ce
crime. Alors, que réclament donc les mouvements féministes
concernant le droit du viol ? À travers une lecture décapante
et implacable des interprétations de l’affaire du Sofitel qu’ont
livrées ces mouvements et les médias, Marcela Iacub analyse
le contenu de ces nouvelles revendications juridiques ainsi que
les risques qu’elles font peser sur nos libertés, les rapports
entre les sexes et l’émancipation des femmes. C’est parce que
le viol est un crime particulièrement grave qu’on ne peut pas
accepter qu’il soit instrumentalisé par une idéologie faisant de la
haine des hommes et de l’horreur du sexe ses principaux objectifs
politiques. Il est peut-être temps d’entendre une voix féministe
alternative pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement joué
en France à l’occasion de cette affaire.