L'auteur : Né à Paris en 1970, Jean-Marc Hovasse est ancien élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur ès lettres. Après sept ans d'enseignement au lycée français de Belgique (coopération) puis aux Universités Charles-de-Gaulle Lille III et Paris VII Denis-Diderot, il est maintenant chargé de recherche au Centre d'Études des Correspondances et Journaux intimes des XIXe et XXe siècles du CNRS. Il est l'auteur d'un essai sur Victor Hugo et d'une pièce de théâtre publiés à Bruxelles, d'une édition commentée des Châtiments et d'une thèse sur Victor Hugo et les poètes parnassiens. Il prépare pour 2002 les deux parties qui formeront le second volume de cette biographie : « Pendant l'exil et Depuis l'exil ». Présentation du livre : De Bonaparte premier consul à Louis Napoléon Bonaparte président de la Deuxième République, les cinquante premières années de Victor Hugo forment le premier acte de la trilogie à laquelle il résuma lui-même sa vie (avant l'exil, pendant l'exil, depuis l'exil), mais c'est à la fois le plus long et le plus éclairant. Du juvénile poète ultra-royaliste qui avait Chateaubriand pour idole au représentant du peuple de gauche qui avait Lamartine pour modèle, il aura fallu à Victor Hugo une vie d'homme équivalente, en nombre d'années, à celle de Balzac ou de Napoléon, pour que l'exil lui permette de devenir lui-même. Toute son oeuvre ultérieure sera écrite à la lumière de ce demi-siècle où il avait déjà pour ambition de conquérir, dans la littérature universelle, le rang qu'il attribuait à Balzac dans la littérature française : « un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. » Toujours représenté avec sa barbe comme s'il l'avait portée de toute éternité, Victor Hugo devait rencontrer, au seuil d'un troisième millénaire prêt à faire de lui un auteur anonyme de comédies musicales, le regard d'une nouvelle génération détachée tout autant des préjugés du XIXe siècle partisan que de ceux du XXe siècle militant. C'est l'une des raisons pour lesquelles ce livre est un événement. Rythmé à ses débuts par l'épopée napoléonienne dans une Europe en guerre, il se termine comme un roman policier, dans les jours qui ont suivi le coup d'État du 2 décembre 1851, par une chasse à l'homme dans les rues de Paris. Entre temps, son découpage en deux cents chapitres, comme il convient pour un bicentenaire, permet de suivre pas à pas, sans rien négliger ni de l'histoire de France ni de celle des oeuvres, les étapes d'une existence particulièrement mouvementée, qui a connu toutes les souffrances, tous les honneurs et toutes les indignités. Avec nul autre parti pris que celui de revenir au plus près des textes de l'auteur, et d'utiliser avec un oeil circonspect tous les autres documents, les plus anciens comme les plus récents, cette biographie a pour souci constant de préserver, en vers et en prose, le plaisir de la lecture et de la redécouverte. Elle pousse même ce soin jusqu'à ne pas s'achever, contrairement aux lois du genre, par la mort de son héros.