Les lignes d'horizon du passé de l'opéra baroque ont été maintes fois observées à la jumelle plus ou moins grossissante. Des brumes tremblantes qui les entourent, on ne peut tirer que des demi-certitudes, et surtout pas d'a priori. Le mieux est encore d'y aller, se faire comme Descartes une opinion par soi-même, ne se fier à aucun récit de voyages, et rapporter ce qu'on y a vu.
Ce livre est donc celui d'un homme de terrain.
La série des oeuvres rapportées ici, comme de précieux objets au retour d'une expédition, a pour nature d'être celle de mes mises en scène dans le Baroque, et pour vertu d'offrir en chaque occasion de véritables moments privilégiés de l'histoire du théâtre baroque, soit le sommet d'un genre, soit l'ultime effort d'un autre, souvent les deux, souvent disparus sans postérité.
Les opéras baroques sont comme ces vieux soldats qui portent sur leur corps les traces de leurs histoires, les coutures violentes qui les ont rapiécés pour satisfaire aux exigences du souverain, du livret, du chorégraphe, du machiniste-décorateur, du chanteur, du public, et même du musicien, ultime ordonnateur dans lequel on ne voyait souvent qu'un ornementateur, les ouvrages se donnant pour auteur le librettiste et non le musicien.
La dizaine d'oeuvres données à lire ici fournit ainsi de Monteverdi à Mozart une immense pièce de théâtre, en autant de tableaux, qu'on peut tenir soit pour des prototypes, midi et crépuscule d'un genre, aubes jamais levées sur un autre genre (Ercole Amante, Semele, les Boréades, la Clémence de Titus), soit des matrices, acmées solitaires, portant en germe leur propre anéantissement (Le Couronnement de Poppée, David et Jonathas, Rinaldo, Cosi Fan Tutte).
Jean-Louis Martinoty, tout d'abord critique musical, se consacre depuis 1975 à la mise en scène lyrique. Ses très nombreuses réalisations embrassent toutes les époques; nombre d'entre elles, particulièrement dans le répertoire baroque, ont créé l'événement et ont reçu le prix de la meilleure mise en scène lyrique de l'année.
L'auteur a été directeur de l'Opéra de Paris de 1986 à 1989.
Ce livre est donc celui d'un homme de terrain.
La série des oeuvres rapportées ici, comme de précieux objets au retour d'une expédition, a pour nature d'être celle de mes mises en scène dans le Baroque, et pour vertu d'offrir en chaque occasion de véritables moments privilégiés de l'histoire du théâtre baroque, soit le sommet d'un genre, soit l'ultime effort d'un autre, souvent les deux, souvent disparus sans postérité.
Les opéras baroques sont comme ces vieux soldats qui portent sur leur corps les traces de leurs histoires, les coutures violentes qui les ont rapiécés pour satisfaire aux exigences du souverain, du livret, du chorégraphe, du machiniste-décorateur, du chanteur, du public, et même du musicien, ultime ordonnateur dans lequel on ne voyait souvent qu'un ornementateur, les ouvrages se donnant pour auteur le librettiste et non le musicien.
La dizaine d'oeuvres données à lire ici fournit ainsi de Monteverdi à Mozart une immense pièce de théâtre, en autant de tableaux, qu'on peut tenir soit pour des prototypes, midi et crépuscule d'un genre, aubes jamais levées sur un autre genre (Ercole Amante, Semele, les Boréades, la Clémence de Titus), soit des matrices, acmées solitaires, portant en germe leur propre anéantissement (Le Couronnement de Poppée, David et Jonathas, Rinaldo, Cosi Fan Tutte).
Jean-Louis Martinoty, tout d'abord critique musical, se consacre depuis 1975 à la mise en scène lyrique. Ses très nombreuses réalisations embrassent toutes les époques; nombre d'entre elles, particulièrement dans le répertoire baroque, ont créé l'événement et ont reçu le prix de la meilleure mise en scène lyrique de l'année.
L'auteur a été directeur de l'Opéra de Paris de 1986 à 1989.