C’est un Allemand qui a traversé le XXe siècle, témoin de ce que l’Allemagne y a fait de pire et acteur de son rachat et de son relèvement – sans jamais être un héros idéal.
Willy Brandt est resté un homme de failles et de faiblesses, accusé d’indignité et victime de trahisons, humain en somme. Il fut résistant au nazisme dans les années 1940, anticommuniste durant les années 1950, maire de Berlin-Ouest lors de la construction du Mur en 1961, et , en 1969, le premier social-démocrate à devenir chancelier dans la République de Bonn. Prix Nobel de la paix pour son Ostpolitik, l’image de cet homme à genoux devant le mémorial du ghetto de Varsovie a fait le tour du monde.
C’est l’histoire d’un fils de personne qui s’exila tout jeune en Norvège pour combattre la Wehrmacht, et consacra sa vie à la social-démocratie et à son désir d’Europe. Son autorité fut incontestable quand le Mur tomba et que cessa la guerre froide. Cette histoire est aussi celle d’une génération d’Allemands. Beaucoup ont vu en lui ce qu’ils auraient tellement préféré être.