La vie dépend de la capacité des organismes vivants à utiliser efficacement le potentiel chimique de leur environnement : le soleil, pour l’énergie, et un certain nombre de molécules accumulées à la surface de la terre (eau, oxygène, dioxyde de carbone, azote, etc.). Pour en tirer parti, il faut les activer, et cela nécessite des modifications électroniques profondes que seuls les ions métalliques permettent. Les métalloenzymes qui réalisent ces activations sont véritablement extraordinaires, et leurs mécanismes d’action d’une très grande subtilité. A l’interface de la chimie et de la biologie, la chimie bio-inorganique est aujourd’hui en pleine expansion. Elle est née du constat relativement récent que la vie n’est pas seulement organique mais aussi « minérale » : il n’y a pas de vie sans métaux.
Chimiste et biologiste, Marc Fontecave dirige à Grenoble le Laboratoire de chimie et biologie des métaux qu’il a fondé. Depuis mars 2009, il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Chimie des processus biologiques.