Contrairement aux œuvres héritées de l’Antiquité grecque ou romaine, aucun texte de la civilisation mésopotamienne ne nous est parvenu directement. L’assyriologue travaille à partir de textes inscrits en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile. Il doit reconstituer les textes à partir de fragments, les mettre en ordre chronologique et géographique pour élaborer peu à peu une histoire non seulement politique, mais aussi sociale, économique et culturelle de la Mésopotamie. La tâche est immense et implique une approche pluridisciplinaire combinant archéologie et épigraphie, philologie et histoire.
Après des études d’histoire, d’archéologie et de philologie à la Sorbonne, Dominique Charpin a travaillé en Irak, sur le site de Larsa, et en Syrie, sur les sites de Mari et Mohammed Diyab. Il dirige la Revue d’assyriologie et la Société pour l’étude du Proche-Orient ancien (SEPOA) ; il est responsable du projet Archibab, consacré aux archives babyloniennes. Il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Civilisation mésopotamienne, depuis janvier 2014.