1. La Faute d’Épiméthée — 2. La Désorientation
— 3. Le Temps du cinéma et la question du mal-être
suivis de
Le nouveau conflit des facultés et des fonctions
dans l’Anthropocène
L’objet de cet ouvrage est la technique appréhendée comme horizon de toute possibilité à venir et de toute possibilité d’avenir. La technique constitue ce que l’on a pris l’habitude d’appeler l’humanité – et cependant, tout aussi bien et tout aussi constamment, la technique destitue cette humanité « trop humaine », ne lui donnant son temps qu’en le lui retirant.
Cette question paraissait encore seconde lorsque Bernard Stiegler en esquissa les premières formulations à l’aube des années 1980. Aujourd’hui, elle traverse tous les débats qui se tiennent anxieusement dans l’Anthropocène, quant au changement climatique, quant au transhumanisme, etc. Son énormité s’impose à tous.
Le temps présent est emporté dans les tourbillons de processus dont les principes dynamiques et les tendances demeurent obscurs, et qu’il faut s’efforcer de rendre intelligibles – en vue aussi d’une « nouvelle sensibilité ». L’emportement du temps est d’autant plus paradoxal que, tandis qu’il devrait ouvrir à l’évidence d’un avenir, jamais l’imminence d’une impossibilité à venir n’a semblé si grande.
Le système technique mondial repose désormais intégralement sur les technologies numériques, qui marquent une immense rupture – et rouvrent la question de l’ubris : celle de la démesure – en ce que ces technologies permettent une exploitation systématique de la mémoire, des comportements, des processus de décision, bref de la conscience individuelle et collective. Le fait historique qu’il s’agit de penser est celui de l’industrialisation de l’esprit.
C’est à introduire une pensée nouvelle de ces transformations – inspirée autant par l’archéologie et l’histoire des techniques que par la phénoménologie et sa déconstruction – qu’auront été consacrés les trois premiers tomes de La technique et le temps.
Penser la technique est une tâche de longue haleine, dont il faut avertir de la difficulté et de la nécessité : à son origine même et jusqu’à maintenant, la philosophie a refoulé la technique comme objet de pensée. La technique est l’impensé.
Penser la technique, c’est requalifier le projet philosophique en son entier, et par voie de conséquence, les rapports à la technique de toutes les formes de savoirs.
De La technique et le temps, Jacques Derrida avait annoncé : « Voici une thèse qui fera date. »
— 3. Le Temps du cinéma et la question du mal-être
suivis de
Le nouveau conflit des facultés et des fonctions
dans l’Anthropocène
L’objet de cet ouvrage est la technique appréhendée comme horizon de toute possibilité à venir et de toute possibilité d’avenir. La technique constitue ce que l’on a pris l’habitude d’appeler l’humanité – et cependant, tout aussi bien et tout aussi constamment, la technique destitue cette humanité « trop humaine », ne lui donnant son temps qu’en le lui retirant.
Cette question paraissait encore seconde lorsque Bernard Stiegler en esquissa les premières formulations à l’aube des années 1980. Aujourd’hui, elle traverse tous les débats qui se tiennent anxieusement dans l’Anthropocène, quant au changement climatique, quant au transhumanisme, etc. Son énormité s’impose à tous.
Le temps présent est emporté dans les tourbillons de processus dont les principes dynamiques et les tendances demeurent obscurs, et qu’il faut s’efforcer de rendre intelligibles – en vue aussi d’une « nouvelle sensibilité ». L’emportement du temps est d’autant plus paradoxal que, tandis qu’il devrait ouvrir à l’évidence d’un avenir, jamais l’imminence d’une impossibilité à venir n’a semblé si grande.
Le système technique mondial repose désormais intégralement sur les technologies numériques, qui marquent une immense rupture – et rouvrent la question de l’ubris : celle de la démesure – en ce que ces technologies permettent une exploitation systématique de la mémoire, des comportements, des processus de décision, bref de la conscience individuelle et collective. Le fait historique qu’il s’agit de penser est celui de l’industrialisation de l’esprit.
C’est à introduire une pensée nouvelle de ces transformations – inspirée autant par l’archéologie et l’histoire des techniques que par la phénoménologie et sa déconstruction – qu’auront été consacrés les trois premiers tomes de La technique et le temps.
Penser la technique est une tâche de longue haleine, dont il faut avertir de la difficulté et de la nécessité : à son origine même et jusqu’à maintenant, la philosophie a refoulé la technique comme objet de pensée. La technique est l’impensé.
Penser la technique, c’est requalifier le projet philosophique en son entier, et par voie de conséquence, les rapports à la technique de toutes les formes de savoirs.
De La technique et le temps, Jacques Derrida avait annoncé : « Voici une thèse qui fera date. »